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Marathon de Paris : La capitale se mérite

Sur un parcours toujours aussi exigeant et dans des conditions humides, les Français ont serré les dents dimanche matin dans les rues parisiennes. Mehdi Frère, 10e en 2h11’05’’, et Anaïs Quemener, 11e en 2h32’12’’, se classent premiers Français d’une course dominée par l’Ethiopien Abeje Ayana en 2h07’15’’ et la Kényane Helah Kiprop en 2h23’19’’.

Que l’on soit un athlète de l’élite en quête des minima olympique ou un pratiquant amateur ayant pour objectif de descendre pour la première fois sous la barrière des quatre heures, le marathon offre souvent un curieux mélange de plaisir et de souffrance. Un paradoxe bien illustré par Mehdi Frère, meilleur Français de cette édition 2023 avec une dixième place en 2h11’05’’. Le fondeur du Pays de Fontainebleau Athlé, dans le dur lors des dix derniers kilomètres, a tout de même franchi la ligne d’arrivée avec le sourire et en saluant les spectateurs massés le long de l’avenue Foch. « Comme le chrono n’était plus jouable, j’ai préféré profiter de l’instant avec le public, expliquait-il quelques minutes plus tard. C’est un vrai plaisir de courir ici, on a été encouragé tout au long du parcours. »

Mehdi Frère était venu chercher la difficulté

Un soutien qui ne compensait cependant pas la difficulté du tracé parisien, qui, malgré une fin de parcours plus ‘’parisienne’’, s’est avéré aussi casse-pattes que d’habitude. Ce qu’était venu chercher Mehdi Frère, dans la perspective du marathon olympique qui sera d’ailleurs encore plus compliqué avec notamment la terrible côte des Gardes à se fader : « J’avais la volonté de me confronter à un parcours plus difficile que celui de Valence (Espagne), où j’ai l’habitude de courir. Je sais que j’ai des faiblesses dès qu’il y a un peu de dénivelé, donc je vais continuer à travailler mes points faibles. »

L’élève de Thierry Choffin, qui avait dans le viseur les minima pour Paris 2024 (2h08’10’’), devra retenter sa chance plus tard dans la saison, aux Mondiaux de Budapest s’il obtient son billet, ou peut-être en fin d’année à Valence. Bien calé dans le deuxième groupe avec un passage en 30’05’’ au dixième kilomètre, il a ensuite baissé de rythme (1h04’38’’ au semi), comme les lièvres qui se sont un peu endormis. Mais c’est surtout la fin de course qui s’est avérée très difficile pour Mehdi Frère, avec notamment l’éprouvant dénivelé des sorties de tunnel sur les quais. « Je ne pouvais pas faire un chrono tout seul donc j’étais obligé de rester avec les gars, même si c’était un peu lent, et je n’ai pas eu les jambes pour relancer derrière. »

Amdouni dans le dur

Morhad Amdouni, lui, avait coincé bien plus tôt. Troisième l’an dernier dans la capitale, l’athlète du Val d’Europe Montevrain Athlétisme n’avait pas les mêmes jambes que lors de son record de France (2h05’22’’), après une préparation perturbée par plusieurs pépins de santé. « Je n’étais pas venu pour la performance aujourd’hui mais dans le cadre de ma préparation », reconnaissait le marathonien de 34 ans, 13e en 2h12’45’’, qui en a bavé dès le 30e kilomètre et a même été contraint de marcher pendant quelques secondes. « Beaucoup de coureurs de renom se seraient arrêtés en étant à ma place », estimait le natif de Porto-Vecchio en Corse.

En étant au top de sa forme, Morhad Amdouni aurait pu sans doute jouer les premiers rôles et même être dans la course pour la victoire, puisque le vainqueur, l’Ethiopien Abeje Ayana qui disputait son premier marathon, est allé moins vite que lui en 2022 avec un chrono de 2h07’15’’. Le tout dans des conditions correctes, avec une météo humide, un peu de vent et une température clémente inférieure à 10°C. Un contexte qui a d’ailleurs plutôt souri à Yoann Kowal (15e en 2h14’57’’) et Freddy Guimard (16e en 2h15’30’’), alors que l’ultra-trailer Mathieu Blanchard, 2e de l’UTMB l’an dernier, a coupé la ligne d’arrivée en 2h22’36’’ pour ses débuts sur la distance.

Record explosé pour Quemener

Anaïs Quemener a aussi réussi à tirer son épingle du jeu ce dimanche matin. La championne de France du marathon, arrivée avec un record en 2h37’26’’ établi ici même en 2022, a mis une claque à son chrono de référence en se classant 11e en 2h32’12’’ et première Française, quelques secondes devant Latifa Mokhtari (12e en 2h32’59’’, non officiel), alors que la spécialiste des 24 heures Camille Chaigneau est, elle aussi, passée sous les 2h40’ (13e en 2h37’36’’, non officiel). Le fruit d’une stratégie payante puisque, au lieu de partir avec les élites femmes et de se retrouver esseulée comme en 2022, la sociétaire de La Meute Running a fait le choix de partir avec le grand public pour se greffer à un groupe de concurrents masculins et « (s)’abriter du vent ». Partie un peu vite, « sur les bases de 2h30’ jusqu’au 32e km », elle a connu « un gros passage à vide à partir du 35e km et jusqu’à l’arrivée. Mais je suis quand même super contente, savourait-elle. Je partais avec cet objectif chronométrique et, maintenant, j’aimerais aller chercher les 2h30’ à Berlin en septembre ».

Devant, la victoire s’est jouée au sprint entre la Kényane Helah Kiprop, qui a fait parler sa point de vitesse pour l’emporter en 2h23’19’’, et l’Ethiopienne Atalel Anmut, qui a fini dans le même temps.

Florian Gaudin-Winer pour jaimecourir.fr

Rédaction J'aime Courir, le 03/04/2023 09:11:00
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